Guy, curieux de nature

Guy Jourdan est originaire de Lozère. Issu d’une famille paysanne, il a très tôt appris la vannerie rustique, pour satisfaire les besoins de la ferme.
Vannier exigeant, il n’a jamais vraiment arrêté de pratiquer, perfectionnant son art au fil des ans.

Sur les hauts plateaux froids de Lozère, les matériaux de vannerie sont rares. Impossible d’y trouver du châtaignier ou de l’osier ! Par contre le noisetier et la viorne abondent. C’est donc avec ces végétaux-là que les anciens tressaient. Le noisetier était levé sur le genou, la viorne fendue au fendoir (3). Guy a conservé des vanneries de cette époque ; fidèles à leur réputation, ces paniers de viorne non écorcée (2) semblent inusables et intemporels. Enfant, il a appris à réaliser des vanneries grossières, fonctionnelles. Mais ensuite, il a eu plaisir à affiner son geste et sa technique. Il travaille sans gabarit, à l’oeil, mais arrive à une régularité dans ses ouvrages qui fait rêver (1). En revanche, les éclisses sont égalisées une à une au trusquin de largeur (voir page 42). La viorne a toujours sa préférence (1, 2, 6), mais habitant la banlieue de Clermont-Ferrand, il doit faire 30 kilomètres et aller jusqu’en Combrailles pour se procurer les précieux rejets de 2, 3 ou 4 ans maximum, qu’il refendra avant de les affiner au couteau. Du coup, Guy essaie de rationaliser ses déplacements et récolte la viorne quasiment pour la saison. Pour la conserver jusqu’à la fin de l’hiver, il la met les pieds dans l’eau (4), exposée au nord pour qu’elle voie le soleil le moins possible. Travailleur acharné, il a fait, alors qu’il était jeune retraité, plus de 300 paniers par an… Bon an mal an, un panier par jour, qu’il vendait en partie à un ami commerçant de Lozère ou en direct sur des fêtes locales, n’hésitant pas à se déplacer, lors de fêtes réputées comme Montsalvy (15). …

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