Faut-il avoir peur de la Nature ?

édito Le Lien Créatif n° 37 – septembre 2021

Non bien sûr, on lui doit notre présence sur Terre ; elle est notre matrice, une mère commune à tous les êtres vivants. En revanche, ses rééquilibrages sont puissants et l’on devrait s’en inquiéter bien plus qu’on ne le fait. Les évènements actuels bouleversent nos croyances et nos certitudes, l’inquiétude et le doute s’installent en même temps qu’un fort sentiment d’impuissance. Ce dernier est proportionnel aux incompétences et manques de courage politique de nos gouvernants.

La Terre mère vit à son rythme, son existence même est régie par des lois immuables dont nous ne connaissons qu’une infime partie, la face visible de l’iceberg ! Parmi celles-ci, deux d’entre elles me semblent fondamentales : une loi des équilibres qui permet la cohabitation harmonieuse de tous les êtres vivants dans un même écosystème, tout en assurant sa pérennité ; et la loi des cycles (organiques, cosmiques, etc.), qui assure le re- nouveau de ces écosystèmes quel qu’en soit l’échelle (de la planète – et au-delà – aux territoires).

Tous les êtres vivants sur Terre subissent (ou sont soumis, ou respectent…) ces lois.
Tous, sauf un, l’être Humain… Et encore plus précisément une espèce d’être Humain parmi les nombreux hominidés de passage sur Terre, Homo sapiens sapiens ! Depuis bien longtemps, notre espèce cherche à s’émanciper des lois de la Nature.

La loi des équilibres a volé en éclat avec l’explosion démographique de l’espèce et son expansion planétaire (grosso modo peu de temps après son apparition sur la planète bleue), celle des cycles dès lors qu’Homo sapiens a pris peur de la mort physique, maillon indissociable de la chaîne organique vitale (quelques millénaires avant notre ère). Oui, vie et mort ne font qu’un, la quête du graal « éternité » n’y change rien !

La loi des équilibres bafouée, et c’est l’effondrement de la biodiversité, dont les prémices remontent à la nuit des temps, qui s’accélère ; celle des cycles ignorée, et c’est la disparition brutale des ressources qui prend une ampleur sans précédent. Face à ce triste constat, le sentiment que la société contemporaine est en train de scier la branche sur laquelle l’Humanité est assise, s’impose à l’esprit.

Dérèglements climatiques, virus incontrôlables (mais prévisibles), disparition des espèces (y échapperons-nous ?), etc. sont des signes précurseurs tangibles des épreuves qui nous attendent.

Ce n’est vraiment pas le moment de laisser la machine s’emballer.
Conserver vivante une discipline comme la vannerie, dont nous n’aurons de cesse de vanter les qualités et vertus, est plus important que jamais. Elle respecte les lois de la Nature exposées précédemment et, en prime, nous procure plaisir et bonheur. Dans ce monde artificialisé, où les libertés d’être simplement soi-même sont remises en cause, résister en tressant du lien et en façonnant des paniers prend une dimension philosophique inattendue. Oui, l’entrelacs porte en lui de belles valeurs : créativité, échange, partage, solidarité, humanité, en sont quelques-unes.

Et si résister en mettant la vannerie sur les devants de la scène devenait un art de vie recherché ? C’est en tout cas le chemin sur lequel est engagé Le Lien créatif. Grâce à votre soutien (abonnez-vous !) et votre complicité (continuez à nous envoyer vos contributions multiples !) LLC souhaite mettre en avant une relation Homme-Plante multiséculaire, fascinante et exemplaire à de nombreux titres.