Édito du n° 6 : Des chemins qui ne seront jamais balisés !

osier-1Une nouvelle génération de vanniers

Tous ceux qui fréquentent les fêtes de la vannerie ont croisé les Marie-Hélène, Myriam, Catherine, Jean-Marc, Thomas, Karen, Corentin et quelques autres (pardon pour ceux que je ne cite pas ici !) et se sont arrêtés devant leur stand, admiratifs et bluffés…

« Whao, où ils vont chercher ça… ? ». Et c’est vrai, elle est bluffante cette (nouvelle) génération de vanniers qui, sortant des sentiers battus, renouvelle une discipline dont on aurait pu craindre qu’elle s’enferme dans un certain conservatisme, certes de bon aloi, mais un tantinet désuet et sclérosant. Tous ne sont pas nouveaux dans la profession, certains ont déjà de la bouteille, mais tous ont en commun ce souci de renouveler une pratique qui, si ancestrale et traditionnelle soit-elle, a grandement besoin de vivre et d’évoluer. Malgré un contexte économique pas très réjouissant, ni vraiment porteur, ils/ elles n’ont pas peur de la nouveauté et ils/elles osent s’aventurer sur des chemins qui ne seront jamais balisés.

Bousculer les convenances…

Bousculer les règles, innover, rêver la vannerie autrement, sont quelques- unes des motivations dont ils partagent le privilège.champ-osier On retrouve aussi dans leurs parcours des points communs, en particulier un solide apprentissage des bases techniques de la vannerie. Et là, coup de chapeau aux professeurs (souvent de l’ENOV), entre les mains desquels presque tous sont passés. Presque, mais pas tous, il y a parmi eux des autodidactes talentueux qui ont su eux aussi tracer seuls leur sillon, luttant contre vents et marées. Ce n’est pas qu’une image, l’école de la vie mérite elle aussi un joli coup de chapeau.

En fait, vous vous en doutiez, il n’y a pas de véritable recette pour sortir du lot… Mais quand même, la curiosité et l’ouverture aux autres aident bien ; ces deux prédispositions-là sont précieuses pour avancer, et pas uniquement en vannerie !

D’une manière générale, la vie se nourrit du mouvement. Les disciplines académiques n’échappent pas à cette règle immuable. Elles n’ont d’existence que dans leur évolution et leur renouvellement, et pour cela elles ont un besoin permanent de dépoussiérage. Oser bousculer les convenances n’est pas toujours simple, mais c’est indispensable… Et c’est peut-être ici, à l’occasion de ce numéro « spécial osier » qu’il faut mettre les pieds dans le plat et conclure par une gentille provocation : jamais l’osier ne se portera aussi bien que s’il laisse vivre les autres matériaux ! En fait, on n’est rien sans l’autre et c’est bien de la diversité que naissent les grands équilibres vitaux…

À méditer !

Bernard Bertrand

 

Extrait du « LLC n° 6 » décembre 2013


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