Édito : Vanneries en fête et coup de gueule sont compatibles !

Oui, vanneries en fête et coup de gueule sont compatibles !

La vannerie, mais pourquoi juste « la » vannerie ? Les vanneries ne sont-elles pas multiples ?
Ce numéro de LLC le montre à nouveau : la diversité des vanneries, leur grande variété permet largement de remplir la hotte du père Noël et de décorer toute la maison…
Vannerie rime bien avec infini.
En fait, il faudrait peut-être s’habituer à parler de la vannerie au pluriel ! Après tout , il est bien dommage d’avoir de la retenue pour évoquer cette passion qui nous rassemble : l’entrelacs… Pourquoi rester prude, comme si l’image passéiste de la discipline nous collait à la peau… Affirmons à la face du monde : oui, la vannerie est plurielle, moderne, contemporaine, vivante et elle vous em… Excusez-moi, je m’emballe !
Avouez que, de temps en temps, ça fait du bien, un petit coup de gueule !
C’est vrai quoi, on ne peut qu’être indigné, quand visitant l’école de vannerie de Fayl-Billot (merci à Josiane et à son équipe), on constate l’état de décrépitude de notre École Nationale d’Osiériculture et de Vannerie (ENOV pour les intimes), dont le bâtiment principal a dû être fermé au public pour des raisons de sécurité. Un joyau à l’abandon, quelle tristesse !
À écouter nos politiques, la mode serait au produire local, à favoriser l’économie et le développement rural, à redéployer les secteurs d’activités innovants, à créer des emplois, etc.
Mais la vannerie, c’est tout ça, non !
Nos responsables et décideurs ne le voient-ils pas ? Eux ne font qu’en parler, nous on le fait, mer… quoi !
Et pour que la vannerie rayonne, elle a besoin d’un enseignement de qualité, ce qui est largement le cas, mais aussi de moyens et d’outils de travail performants… Et là, rien ne va plus ou presque. Pourtant, des locaux dignes de ce nom, c’est tout simplement basique, la France a les moyens de ce minima !
Bien sûr, en cette période de restriction budgétaire, sauver l’ENOV pourra paraître futile à certains.
Sans doute n’ont-ils rien compris à ce qui nous attend en terme de développement et de société… Sans doute ne sont-ils pas au courant que dans moins de 50 ans, il n’y aura plus guère de pétrole et que l’ère du tout plastique a du plomb dans l’aile… Les osiers, eux, continueront de produire et de satisfaire nos besoins quotidiens et les autres, tous les autres.
Les fêtes sont peut-être une belle occasion de montrer que l’on peut se passer du plastique et de ses dérivés. Une occasion rêvée même ! À nous d’en profiter pour montrer qu’avec peu, on fait beaucoup, que sans dépenser ce sacro-saint argent, ou en le faisant avec l’intelligence du cœur en contribuant à l’économie locale, on peut rendre nos cadres de vie autrement plus agréables et personnalisés qu’avec les produits de grande consommation que l’on retrouve à l’identique chez le voisin et aux 4 coins de la planète.
Ensemble, fêtons la vannerie. Ce sera sans doute la plus belle des façons d’imposer la place qui est la sienne, omniprésente à nos côtés, pour le meilleur, rien que pour le meilleur !

b.b.


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