La vannerie fait sa rentrée

« La vannerie, je pensais que c’était un truc de vieux ! » dit Théo, 12 ans…
On dit que la vérité sort de la bouche des enfants… Cette exclamation est une parole d’adolescent… Cela ne vous a pas échappé, ce n’est ni une interrogation, « la vannerie, c’est pas un truc de vieux ? », ni une affirmation, « la vannerie, mais c’est un truc de vieux ! »…

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Contre l’échec

Non, là, il s’agit bien de l’enthousiasme d’un collégien qui découvre qu’il peut faire des choses avec ses dix doigts sans dépenser d’argent ! (voir Parole d’élèves p. 41). Prise de conscience de ses talents, confiance en soi, satisfaction du travail accompli et bien fait, etc., inutile de préciser que le bilan pédagogique est positif. On voit à quel point la vannerie, comme d’autres disciplines dites secondaires, peut devenir, pour nombre d’élèves, une opportunité de lutter contre l’échec scolaire! Ce constat doit, à lui seul, permettre aux proviseurs et responsables d’établissements d’encourager les initiatives de ce genre par tous les moyens dont ils disposent. Dans ce dossier, Claudine, mais aussi Marie-Hélène, Patricia et d’autres, nous présentent le bilan de leurs expériences. Comme d’autres, plus qu’on ne le croit sans doute, elles ont su faire entrer la vannerie à l’école et ce faisant, transformer leur passion pour le travail manuel, en discipline scolaire plébiscitée par les élèves.

Un virus qui s’attrape dès 5 ans !

À titre d’exemple, Claudine ne peut s’occuper que de quinze collégiens alors que plus de cinquante ont voulu s’inscrire à ses ateliers ! Inespéré? Pas sûr, en fait nos enfants sont très demandeurs de ce genre d’activité. Ils ont compris tout l’intérêt de privilégier les activités enrichissantes et constructives pour leur personnalité, à l’opposé des activités bouche-trous, justement faites pour occuper leur temps, comme la télévision ou l’ordinateur ! Ces témoignages ont cela d’intéressant qu’ils permettent de faire reculer les clichés les plus éculés sur notre discipline chérie. Parmi eux, cette image passéiste, d’activité « ancienne, pratiquée par et pour des anciens ». Vous conviendrez que rien n’est plus désolant que de résumer la vannerie à «un truc de vieux » !

Il y a d’autres clichés à démystifier, du genre : « la vannerie, on peut pas en vivre ! », ou « la vannerie ça sert à rien aujourd’hui ! », ou « c’est pas moderne », ou « c’est cher », etc. Souvenons-nous de nos parcours ! Beaucoup d’entre nous ont chopé le virus à 6, 10, 15 ou 20 ans…Ce n’est pas parce que chaque année nous prenons un an de plus, qu’il faut l’oublier et s’endormir sur nos lauriers! Ce serait trop facile, nous avons maintenant un devoir de transmission à accomplir.

Il a raison le gamin

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Ce n’est pas parce que nous aurions eu une « enfance protégée », que nous avons acquis ce bagage avec plus de facilité que les générations d’aujourd’hui… Non, c’est parce que certains de nos aînés ont pris la peine de nous enseigner leur savoir. Ce n’est pas non plus parce que les enfants nés avec ce nouveau siècle seraient moins habiles que nous, c’est idiot de le penser !

Bien sûr, nous pouvons légitimement nous interroger sur les outils offerts aujourd’hui à nos enfants et petits-enfants afin d’éveiller leur créativité et leur sens social… Pour autant, il n’y a pas de fatalité dans l’évolution de nos sociétés, ni dans

celle du comportement de nos enfants et adolescents, mais bien des opportunités nouvelles qui se présentent à eux, à nous, et qui sont à notre disposition. À nous de faire en sorte que ces outils nouveaux soient bénéfiques, y compris en travaux manuels.

Les nombreuses initiatives réjouissantes qui se développent un peu partout, vont dans ce sens, c’est pourquoi nous estimons important de leur consacrer un dossier spécial. Certes nous allons être un peu moins dans l’apprentissage de nouvelles techniques ou de nouveaux modèles, mais l’avenir de la vannerie passe inévitablement par la transmission aux plus jeunes. Encourager toute initiative en ce sens est un devoir pour une revue comme la nôtre, c’est d’autant plus agréable de le faire qu’elle trouve un écho tout à fait inattendu auprès des jeunes.

Non seulement il a raison le gamin, «la vannerie, c’est pas un truc de vieux», mais en plus, on peut ajouter sans risque de se tromper que « la vannerie, c’est sans doute le meilleur des trucs pour rester jeune toute sa vie»!

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Extrait du dossier  » La vannerie à l’école  » du LLC  n° 5


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