Dessous de plat en spiralée de molinie

par Patricia Brangeon, photos Bernard Bertrand

Les paillassous de molinie (boudin) et de ronce (lien) sont des grands classiques de la vannerie rurale, improprement appelée « vannerie sauvage ». En attendant de pouvoir consacrer un dossier spécial à la vannerie spiralée cousue, sur laquelle il y a tant à dire, nous vous proposons de faire connaissance avec cette graminée en réalisant un élégant petit dessous de plat.

1 – Outils et matériaux

Couteau et poinçon. Tablier. Botte de molinie sèche. Tiges de ronces.

2 – Mouiller !

Au seau ou à l’arrosoir, aspergez votre paille de molinie : la veille de la travailler, si elle est très sèche.

3 – Éclisses de ronce

Préparez vos éclisses de ronce : après les avoir fendues en 3, 4 ou 5 quartiers, affinez-les, en les faisant glisser entre le tablier et la lame du couteau tenue perpendiculairement… (voir le LLC n° 1, ou La Vannerie sauvage, vol. 1).

4 – Le boudin de paille

votre faisceau en deux… Prenez un faisceau de 10-12 tiges de molinie, torsadez-la très légèrement, pliez

5 – Le lien

Choisissez une belle éclisse, longue et régulière, très souple aussi, elle doit s’enrouler autour de l’index sans se casser. Appointez l’extrémité la plus rigide, pour les coutures.

6 – Le démarrage

Prenez le bout opposé de votre éclisse de ronce (celui qui n’est pas appointé), glissez-le dans le coude du boudin, laissez-le dépasser de 1 cm ou 2 cm, bloquez-le en l’entourant, puis réalisez 3 tours simples d’éclisse autour du boudin de paille (visibles en photo 7).

7 – Colimaçon

Pliez ce boudin sur lui-même de manière à démarrer un colimaçon (une spirale!). Bloquez celle-ci en ramenant votre éclisse au point de départ de la spirale et, après un passage de poinçon, cousez le boudin sur lui-même.

Bon à savoir!

Les départs sont délicats, ils sont difficiles à réussir pour un débutant (parfois après!). Pour autant, on peut réussir un joli paillassou, même avec un départ raté.

8 – Couture

Les points de couture se font systématiquement après un passage de poinçon, celui-ci ouvre le passage de l’éclisse qui se fait en diagonale, sous le lien qui a servi à coudre le rang précédent. La couture se fait en enserrant une partie des brins de paille (1/3) du rang précédent.

9 – Souplesse

Pour conserver toute sa souplesse au matériau, notamment la molinie, s’il fait chaud et sec, il est important de pulvériser régulièrement de l’eau sur l’ouvrage.

10 – Le cercle s’élargit

Comme votre cercle s’agrandit, il faut de temps à autre faire des « tours morts », c’est-à-dire des tours d’éclisse simplement autour du boudin, entre 2 points de couture.

11 – Rapidité!

Pour gagner en efficacité, vous pouvez enchaîner passage de poinçon et points de couture d’éclisse, sans serrer cette dernière… Le serrage se fait ensuite boucle après boucle.

12 – Raccord

Les remplacements d’éclisses se font en prolongeant l’éclisse qui se termine par la nouvelle. Pour cela procédez ainsi : pointez la nouvelle éclisse et présentez-la de manière à ce qu’elle suive le même chemin que celle qui l’a précédée; faites se chevaucher la fin de l’éclisse « vieille » et la nouvelle. La fin de la nouvelle est glissée proprement sous les coutures précédentes ; on serre alors la nouvelle éclisse qui entraîne et bloque la précédente !

13 – Finition

Vous avez atteint le bon diamètre, affinez le boudin et garnissez avec une éclisse, tout le tour du dessous de plat.

 

Extrait du LLC n° 5


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