Édito LLC 25

Appel à l’espoir

Notre rapport avec la nature

Aujourd’hui, dans notre monde moderne, deux cultures s’opposent. L’une s’appuie sur une confrontation avec une Nature hostile par essence et cherche à la dominer par tous les moyens. L’autre sur un rapport avec une Nature alliée et généreuse. Pour les seconds, auxquels nous revendiquons l’appartenance, nous puisons dans notre rapport à cette Nature maternelle une bonne part de notre spiritualité. En conscience, nous savons que sans elle, nous ne serions pas là… Et là, face à l’attitude globalement agressive de notre « civilisation » pour l’environnement, il y a des jours où le découragement et l’incompréhension l’emportent…

Les dogmes destructeurs

Les nouvelles catastrophiques s’enchaînent comme un long chapelet sans fin qui nous glisse entre les doigts sans que nous puissions y faire quoi que ce soit… Nous avons perdu ou/et détruit plus de la moitié des insectes, des oiseaux, des batraciens…, éradiqué nombre d’espèces au prétexte qu’elles ne nous rapportaient rien ou nous importunaient…

Coupés de nos racines, nous générons avec une rare lucidité et une grande violence tous les drames qui se jouent aujourd’hui : auto-empoisonnement, destruction des milieux et des équilibres vitaux, réchauffement climatique… Ces phénomènes sont bien le fait d’une culture plus que d’une espèce (homo sapiens en l’occurrence). Une culture qui a développé un outil, l’industrie, pour qui la Terre n’est qu’un vaste monopoly dans lequel les acteurs n’ont qu’un seul objectif : le profit.

Cette culture industrielle impose ses dogmes destructeurs, à la façon d’un rouleau compresseur dont rien ne ralentit la course. S’immisçant dans tous les domaines du vivant, elle cherche à le séquestrer pour le « rentabiliser ». Ce faisant, elle mine, sans que nous n’y prenions garde, nos droits et nos libertés fondamentales comme celle d’être simplement, et de pouvoir choisir nos vies.

Une autre culture

Parmi ces choix, celui d’une autre culture…
La prise de conscience des risques encourus prend aujourd’hui une dimension planétaire. Il est sans doute temps d’oser revendiquer un changement de culture, qui prône un lien retrouvé avec la Nature. Un lien créatif bien sûr, qui favorise l’épanouissement personnel, plutôt qu’une soumission à une société de clones standardisés, bientôt « pucés » sous la peau !
Une révolution culturelle et spirituelle est en chemin. Nous possédons en nous les outils de ce changement. Parmi eux, et à notre modeste échelle, nos mains et notre esprit, autrement dit cette créativité déjà évoquée et si précieuse. Quelle autre discipline, mieux que la vannerie pourrait symboliser cette résistance à l’artificialisation de nos modes de vie qui ne nous convient pas ?
Une discipline universelle qui se pratique depuis la nuit des temps, avec les mêmes matériaux, les mêmes techniques, les mêmes outils et les mêmes gestes… Et si, bien malgré elle, elle devenait le symbole d’une résistance à ce rouleau compresseur d’une fausse modernité qui détruit avec acharnement le peu qu’il reste de diversité culturelle sur Terre…
Travailler avec nos mains, (re)créer des réseaux auto- nomes, des groupes humains solidaires, vraiment respectueux de la Nature est à notre portée…
Travaillons l’espoir et retrouvons le sourire…
Et surtout, apprenons à nos enfants et petits-enfants à le faire, à tresser des liens, à tisser la vie… Ne bri- sons pas la chaîne de la transmission, changeons de culture ; c’est avec eux qu’il faut le faire !

B. Bertrand


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